C'est quoi la Culture ?...
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C'est quoi la Culture ?...
La culture ? Un bien grand mot !...
Mais c'est quoi exactement la culture ?...
A ceux qui se posent cette question je propose la lecture d'un livre qui, à mon avis, offre plus qu'un début de réponse; à vous de juger.
"L'Origine Animale de la Culture" de Dominique Lestel, philosophe et éthologue.
Thèse soutenant que, loin de s'opposer à la nature, la culture est un phénomène intrinsèque au vivant en général, et non seulement à l'homme. L'animal est-il une machine, sans conscience ni histoire, sans ego ni volonté, évoluant au gré de stimuli rencontrés, ou au contraire un sujet possédant une subjectivité comme le soutient cet ouvrage? Cette thèse du sujet animal n'est pas triviale mais potentiellement traumatisante. C'est la quatrième blessure narcissique apportée par la révolution invisible de l'éthologie contemporaine après Copernic, Darwin et Freud... Nous sommes bien loin ici de la culture des personnes dites "cultivées". Un véritable régal pour les neurones!
http://livre.fnac.com/a2487562/Dominique-Lestel-Les-origines-animales-de-la-culture#reviews
Se poser les questions fondamentales, c'est ça aussi la Gauche !
Richard, La Garde Freinet (Var)
Mais c'est quoi exactement la culture ?...
A ceux qui se posent cette question je propose la lecture d'un livre qui, à mon avis, offre plus qu'un début de réponse; à vous de juger.
"L'Origine Animale de la Culture" de Dominique Lestel, philosophe et éthologue.
Thèse soutenant que, loin de s'opposer à la nature, la culture est un phénomène intrinsèque au vivant en général, et non seulement à l'homme. L'animal est-il une machine, sans conscience ni histoire, sans ego ni volonté, évoluant au gré de stimuli rencontrés, ou au contraire un sujet possédant une subjectivité comme le soutient cet ouvrage? Cette thèse du sujet animal n'est pas triviale mais potentiellement traumatisante. C'est la quatrième blessure narcissique apportée par la révolution invisible de l'éthologie contemporaine après Copernic, Darwin et Freud... Nous sommes bien loin ici de la culture des personnes dites "cultivées". Un véritable régal pour les neurones!
http://livre.fnac.com/a2487562/Dominique-Lestel-Les-origines-animales-de-la-culture#reviews
Se poser les questions fondamentales, c'est ça aussi la Gauche !
Richard, La Garde Freinet (Var)
Richard- Messages : 3
Date d'inscription : 21/02/2010
Age : 74
Localisation : La Garde Freinet (Var)
Re: C'est quoi la Culture ?...
Petites "mises en bouches" concernant le livre de Dominique Lestel:
« Existe-t-il une différence de degré et non de nature, entre les comportements de l’homme et ceux du chimpanzé ? (…) Que signifie la notion de degré ici ? L’homme lit. Le chimpanzé lit-il moins ? (…) Il existe de nombreuses postures intellectuelles dans ces débats qui n’ont d’autre intérêt que la situation de leur producteur dans un espace professionnel. (…)
Deux positions sont tout particulièrement difficile à tenir. La première stipule que les cultures humaines sont, par nature, différentes des cultures animales. La deuxième considère qu’il existe seulement des différences de degré entre elles. Une troisième thèse, plus réaliste à mes yeux défend l’idée quelles ont une origine commune, mais qu’elles sont séparées par des différences intrinsèques de même nature que celles qui séparent une société de fourmis et une société de chimpanzés. Les différences entre les deux types de culture appartiennent à une même logique évolutionniste mais elles ont des caractéristiques radicalement étrangères les unes aux autres. Rien ne justifie d’attribuer aux cultures humaines un statut spécial, alors qu’un statut particulier est largement suffisant. Autrement dit l’irréductibilité des cultures humaines aux cultures animales est la seule position qui soit satisfaisante en toute rigueur mais cette reconnaissance des particularités des cultures humaines ne justifie aucunement leur « sortie » des procédures suivies par l’Evolution naturelle. Il est donc possible de renvoyer dos à dos ceux pour qui il n’existe que des différences de degré et non de nature entre cultures humaines et cultures animales et la position de l’anthropologue Kroeber pour qui un fossé infranchissable sépare les unes des autres. Le fond du problème réside bien plutôt dans l’extrême difficulté que nous avons à penser la diversité du vivant et dans notre propension à transformer une différence de nature à l’intérieur du vivant en différence de nature en dehors du vivant. L’homme n’est pas sorti de l’état de nature mais il en a exploré avec succès une niche extrême au même titre que la faune des profondeurs sulfurées de l’océan. »
« Les ailes de certains papillons sont littéralement superbes. Cette appréciation esthétique est sans doute propre à l’homme ; en quoi importe-t-elle à l’animal ? En rien, bien sûr, d’un point de vue esthétique.
Mais si ce que nous interprétons d’un point de vue esthétique est peut-être trop fort, l’interprétation causale du biologiste est au contraire trop faible. Existe-t-il une voie médiane ? Oui. C’est celle de la sémiotique. Sans être esthétique en soi, les parures du papillon peuvent faire sens pour lui, puisqu’il les voit, ou pour un autre animal qui les voit aussi… »
« La culture est l’individuation par le collectif. Elle est en d’autres termes l’optimisation des stratégies de différenciation »
« La distinction entre l’animal et l’homme ne se superpose pas à la distinction nature/culture, comme on l’a cru pendant longtemps. L’homme aussi bien que l’animal évoluent à l’interface de la nature et de la culture. (…)
(…) l’homme est un animal particulier qui se pense comme un animal spécial. (…) Une telle démarche s’oppose naturellement aux mouvements anglo-saxons qui naturalisent totalement l’humain. (…) Il est (…) essentiel de ne pas se laisser tenter par une option naturaliste trop aisée à adopter mais rapidement stérile. »
«L’histoire naturelle de la culture (…) s’inscrit dans une histoire qui la dépasse et la rend compréhensible, celle de la signification, dont les prémisses apparaissent dès les débuts du vivant.
« Existe-t-il une différence de degré et non de nature, entre les comportements de l’homme et ceux du chimpanzé ? (…) Que signifie la notion de degré ici ? L’homme lit. Le chimpanzé lit-il moins ? (…) Il existe de nombreuses postures intellectuelles dans ces débats qui n’ont d’autre intérêt que la situation de leur producteur dans un espace professionnel. (…)
Deux positions sont tout particulièrement difficile à tenir. La première stipule que les cultures humaines sont, par nature, différentes des cultures animales. La deuxième considère qu’il existe seulement des différences de degré entre elles. Une troisième thèse, plus réaliste à mes yeux défend l’idée quelles ont une origine commune, mais qu’elles sont séparées par des différences intrinsèques de même nature que celles qui séparent une société de fourmis et une société de chimpanzés. Les différences entre les deux types de culture appartiennent à une même logique évolutionniste mais elles ont des caractéristiques radicalement étrangères les unes aux autres. Rien ne justifie d’attribuer aux cultures humaines un statut spécial, alors qu’un statut particulier est largement suffisant. Autrement dit l’irréductibilité des cultures humaines aux cultures animales est la seule position qui soit satisfaisante en toute rigueur mais cette reconnaissance des particularités des cultures humaines ne justifie aucunement leur « sortie » des procédures suivies par l’Evolution naturelle. Il est donc possible de renvoyer dos à dos ceux pour qui il n’existe que des différences de degré et non de nature entre cultures humaines et cultures animales et la position de l’anthropologue Kroeber pour qui un fossé infranchissable sépare les unes des autres. Le fond du problème réside bien plutôt dans l’extrême difficulté que nous avons à penser la diversité du vivant et dans notre propension à transformer une différence de nature à l’intérieur du vivant en différence de nature en dehors du vivant. L’homme n’est pas sorti de l’état de nature mais il en a exploré avec succès une niche extrême au même titre que la faune des profondeurs sulfurées de l’océan. »
« Les ailes de certains papillons sont littéralement superbes. Cette appréciation esthétique est sans doute propre à l’homme ; en quoi importe-t-elle à l’animal ? En rien, bien sûr, d’un point de vue esthétique.
Mais si ce que nous interprétons d’un point de vue esthétique est peut-être trop fort, l’interprétation causale du biologiste est au contraire trop faible. Existe-t-il une voie médiane ? Oui. C’est celle de la sémiotique. Sans être esthétique en soi, les parures du papillon peuvent faire sens pour lui, puisqu’il les voit, ou pour un autre animal qui les voit aussi… »
« La culture est l’individuation par le collectif. Elle est en d’autres termes l’optimisation des stratégies de différenciation »
« La distinction entre l’animal et l’homme ne se superpose pas à la distinction nature/culture, comme on l’a cru pendant longtemps. L’homme aussi bien que l’animal évoluent à l’interface de la nature et de la culture. (…)
(…) l’homme est un animal particulier qui se pense comme un animal spécial. (…) Une telle démarche s’oppose naturellement aux mouvements anglo-saxons qui naturalisent totalement l’humain. (…) Il est (…) essentiel de ne pas se laisser tenter par une option naturaliste trop aisée à adopter mais rapidement stérile. »
«L’histoire naturelle de la culture (…) s’inscrit dans une histoire qui la dépasse et la rend compréhensible, celle de la signification, dont les prémisses apparaissent dès les débuts du vivant.
Richard- Messages : 3
Date d'inscription : 21/02/2010
Age : 74
Localisation : La Garde Freinet (Var)
Très bon!
Je félicite cette initiative! Ca m'a l'air tout bonnement passionnant!
Je te conseil dans la même direction le livre du zoologiste et éthologiste Frans de Waal: "Quand les singes prennent le thé"
Ce livre tend à prouver que la culture existe aussi chez les animaux! Preuves et argumentations à l'appuie bien sûr!
Arriverons-nous un jour à faire tomber l'être humain de son pied d'estale où il s'est lui-même installé? Cette arrogance malsaine et nuisible va-t-elle un jour disparaitre et réussirons-nous à vivre un jour avec plus d'humilité parmis les notres, c'est à dire les terriens qui comportent tant d'êtres vivants différents et non simplement l'homme?
C'est avec ce genre de livres et de propos que la conscience humaine pourra s'améliorer sur ce propos!
Je te conseil dans la même direction le livre du zoologiste et éthologiste Frans de Waal: "Quand les singes prennent le thé"
Ce livre tend à prouver que la culture existe aussi chez les animaux! Preuves et argumentations à l'appuie bien sûr!
Arriverons-nous un jour à faire tomber l'être humain de son pied d'estale où il s'est lui-même installé? Cette arrogance malsaine et nuisible va-t-elle un jour disparaitre et réussirons-nous à vivre un jour avec plus d'humilité parmis les notres, c'est à dire les terriens qui comportent tant d'êtres vivants différents et non simplement l'homme?
C'est avec ce genre de livres et de propos que la conscience humaine pourra s'améliorer sur ce propos!
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